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lundi 16 janvier 2012

Kazakhstan : après les grèves, les élections

Après un soulèvement social réprimé dans le sang et une vague d'attentats islamistes, l'ex-république soviétique élit un Parlement qui comptera cette fois au moins deux partis.

La fin 2011 aura mis à dure épreuve le «modèle» politique du Kazakhstan. Doté de pouvoirs à vie depuis 2010, réélu en avril dernier avec 95% des suffrages, le président Nazarbaïev, 71 ans, n'avait jusqu'alors de cesse de justifier son autoritarisme par la stabilité qu'il aurait imposé grâce au progrès économique et à la concorde interreligieuse et ethnique dont il se veut le grand architecte. Mais les failles du système ont été mises à nu par une dizaine d'actes terroristes islamistes et la répression sanglante d'une émeute dans la ville pétrolière de Janaozen, dans l'ouest du pays où se concentre l'essentiel de ses énormes réserves de brut.

Bauzhan Moukhamedjanov, le nouvel akim (gouverneur) de Manguistau, dans l'Ouest kazakh, le reconnaît lui-même: sa région souffre du «manque d'emplois, de problèmes de logements et de la corruption». Nommé après que dix-sept civils ont été tués par la police le 16 décembre, jour des vingt ans de l'indépendance, cet ex-ministre de l'Intérieur affirme vouloir mettre en place une politique sociale digne de ce nom dans cette région clé pour l'économie nationale. «Ces événements sont l'indicateur qu'en vingt ans le pouvoir n'a pas su prévenir ces problèmes. À cause de la corruption, de la nature autoritaire du régime, de l'absence de dialogue avec les citoyens», estime le politologue Dossym Satpaïev.

«On nous prend pour des moutons»

La longueur de la grève de milliers de nieftianiki (ouvriers du pétrole), dont plus de 2.000 ont été licenciés au prétexte que leur mouvement était illégal, indique la profondeur du malaise. «On nous prend pour des moutons. On n'a pas de quoi habiller nos enfants. Et là-haut, ils s'enrichissent avec le pétrole que nous on sort du sol», explique un nieftianik de Janaozen, requérant l'anonymat alors que plusieurs leaders de la grève ont été arrêtés ces derniers jours. Jamais, en deux décennies, l'ex-république soviétique n'a organisé un scrutin libre, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. En avançant la date du vote de plus de six mois, Noursoultan Nazarbaïev a une nouvelle fois bousculé le calendrier à son avantage, estime Boulat Abilov, coprésident du principal parti d'opposition, OSDP-AZAT. M. Abilov a vu sa candidature rejetée quelques jours avant le scrutin. La commission électorale lui reproche de ne pas avoir déclaré une partie de son patrimoine. Un autre mouvement d'opposition a été interdit d'élection pour avoir dénoncé la répression du mouvement de grève. La prochaine Assemblée comptera néanmoins deux formations pour respecter la réforme adoptée après le scrutin de 2007.

«Si le système ne s'ouvre pas politiquement, les critiques ne pourront pas remonter et les problèmes ne feront que s'approfondir», souligne un homme d'affaires français qui travaille depuis plus de vingt ans avec le Kazakhstan. Les élections législatives d'hier avaient moins pour enjeu la victoire, tout ac­quise au parti Nour Otan, «que la capacité du régime à se transformer», affirme Dossym Satpaïev. Et ce alors que la succession de M. Nazarbaïev ne semble pas réglée et inquiète les élites du Kazakh­stan et les milieux d'affaires.

Publié par www.lefigaro.fr le 16 janvier 2012

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