MOSCOU, 18 juin - RIA Novosti. Moscou et Minsk ont officiellement annoncé le règlement du conflit laitier qui les a mis aux prises, lit-on jeudi dans les quotidiens Vremia novosteï et Kommersant.
Cela ne signifie cependant par la fin du bras de fer des deux républiques soeurs. Tout au contraire, elles s'acharnent à scruter leurs faiblesses mutuelles pour y porter le coup le plus pénible possible. La Biélorussie a introduit un régime renforcé de contrôle à la frontière russe et a annoncé que 20% de la bière russe étaient importée dans le pays à l'aide de réseaux clandestins. La Russie a utilisé en réponse une arme qui a fait ses preuves: Gazprom a demandé hier à Beltransgaz de s'acquitter immédiatement d'une dette de 230 millions de dollars.
Aux termes d'une décision politique, Beltransgaz avait auparavant reçu la permission de payer le combustible de janvier-mars à un prix annuel moyen de 150 dollars les 1.000 m3 au lieu des 210 dollars prévus par la formule du contrat pour cette période de l'année. Par précaution, les autorités russes n'avaient pas ordonné à Gazprom de fixer l'entente sur le paiement à un prix annuel moyen dans l'annexe du contrat.
Les relations politiques ayant tourné au vinaigre, les ententes orales de jadis se sont toutefois avérées insignifiantes et Gazprom a formulé des réclamations. Dans ce contexte, le rétablissement des importations laitières fait figure de véritable broutille.
Le conflit russo-biélorusse a engendré un grand nombre de questions concernant l'avenir du processus d'intégration. Il a notamment remis en cause les perspectives de formation début 2010 de l'Union douanière par la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan. "La guerre laitière a montré qu'il ne faut pas s'attendre à la création d'une union douanière étoffée dans un avenir proche", indique Irina Totchitskaïa, chef adjoint du centre de recherche de l'Institut de privatisation et de management (Biélorussie). "Vues les difficultés pour s'accorder sur des questions simples qui doivent de toutes façons être examinées selon les modalités ordinaires, on ignore comment les parties espèrent résoudre des problèmes plus épineux". "Les derniers événements prouvent la non-viabilité du projet d'Union Russie-Biélorussie. Moscou a tenté de s'en servir pour renforcer son influence sur Minsk, alors que la Biélorussie souhaitait de son coté obtenir des préférences sans rien sacrifier. Tout cela devait se solder tôt ou tard par un grand scandale", conclut Alexandre Klaskovski, analyste politique biélorusse indépendant.
(Vremia novosteï / Kommersant)
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