Vladimir Popov : « Maintenant, je suis libre dans mon corps et dans ma tête. »
Marie TOUMIT sur ouest-france.fr
Après deux ans de clandestinité dans le Maine-et-Loire, Vladimir, Yekaterina et leurs enfants sortent de l'ombre. Cette famille originaire du Kazakhstan vient d'obtenir le statut de réfugié politique.
Première réaction de Véronique, leur fillette de 5 ans : « On va pouvoir aller à la piscine, au MacDo et à la plage ! » Un enthousiasme d'enfant qui salue la régularisation de ses parents, Vladimir et Yekaterina Popov, 26 ans, originaires du Kazakhstan (1). Depuis samedi, ils savent que le statut de réfugié politique leur est accordé. Un soulagement après une vie de clandestins.
Retour en arrière. En septembre 2007, le couple et leurs deux enfants, interpellés près de Segré, avaient frôlé l'expulsion, conduits à l'aéroport. Leurs demandes d'asile avaient été déboutées. Relâchés, mais expulsables, ils vivent alors cachés. « Les tout premiers mois, on a été hébergés chez des proches du Réseau éducation sans frontières (RESF), en déménageant plusieurs fois pour ne pas être découverts », raconte Yekaterina. À cette époque, ils avaient témoigné à visage caché, angoissés à l'idée d'un retour au pays où ils se disent menacés.
Puis, RESF leur trouve un appartement. Un petit meublé, non loin du centre-ville d'Angers. Les enfants obtiennent la nationalité française et ils reçoivent l'aide sociale à l'enfance. « La vie est alors plus facile. Mais on ne sortait pas beaucoup. » Seulement pour emmener Véronique à l'école, scolarisée sous le nom de jeune fille de sa mère « pour raison de sécurité ». Ou pour aller aux Restos du coeur. Mais jamais ensemble. « La peur » toujours. Même si la police ne les cherche pas activement.
On tambourine à la porte
« Vladimir est allé cinq fois en centre de rétention, raconte Yekaterina. C'est horrible. » Lui ajoute : « J'aurais pu croiser des policiers par hasard dans la rue. Alors je restais enfermé chez moi. » Avec son fils Geoffrey, deux ans et demi aujourd'hui. À quoi faire ? Pas grand-chose. « C'est dur... », glisse-t-il. « On guettait tout le temps les bruits de l'extérieur », complète-t-elle.
Un jour, des hommes tambourinent à la porte. Panique. Yekaterina ouvre. « J'ai vu l'uniforme. La frayeur... En fait, c'était des pompiers qui s'étaient trompés d'appartement. » Elle ajoute : « Hier [dimanche], j'ai dormi tranquillement pour la première fois depuis longtemps. »
Un jour, des hommes tambourinent à la porte. Panique. Yekaterina ouvre. « J'ai vu l'uniforme. La frayeur... En fait, c'était des pompiers qui s'étaient trompés d'appartement. » Elle ajoute : « Hier [dimanche], j'ai dormi tranquillement pour la première fois depuis longtemps. »
Leurs projets ? « Suivre des formations, parce qu'on a quitté le Kazakhstan à 19 ans, sans avoir fini nos études. Et sans formation, pas de boulot. » Peut-être dans l'informatique pour lui. Elle aimerait faire du droit. Spécialiste du droit d'asile ? Elle rigole : « Pourquoi pas. Je connais bien le problème... »
Avant, ils ont envie de s'accorder un plaisir tout simple : « Pique-niquer dans un parc, tous les quatre. » À l'air libre.
Marie TOUMIT sur ouest-france.fr
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