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mardi 19 janvier 2010

Le Kazakhstan veut profiter de la présidence de l'OSCE pour accroître son influence

Premier pays de l'ancien bloc soviétique et première nation à majorité musulmane à assumer la présidence (annuelle) de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE), le Kazakhstan compte profiter de ce rôle pour s'affirmer comme un moteur du développement de l'Asie centrale et élargir le champ de ses partenaires au-delà de la sphère sino-russe.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) regroupe 56 Etats d'Europe, d'Asie centrale et d'Amérique. Elle a pour mission d'assurer la sécurité d'une région qui s'étend de Vancouver, au Canada, à Vladivostok, en Russie. Elle emploie 3 000 personnes au sein de 19 missions.

Mais il doit aussi faire face aux critiques des militants des droits de l'homme qui reprochent au régime du président Noursoultan Nazarbaïev, à la tête du pays depuis son indépendance, fin 1991, d'entraver les libertés, et de vider de leur contenu les réformes politiques auxquelles il s'était engagé pour présider l'OSCE. Le premier acte de cette présidence controversée sera un déplacement, à la mi-février, dans le sud du Caucase, où les troupes de la Russie et de la Géorgie se sont affrontées durant l'été 2008 pour le contrôle de l'Ossétie-du-Sud, a annoncé le ministre kazakh des affaires étrangères, Kanat Saoudabaïev, au conseil permanent des 56 pays membres de l'OSCE, jeudi 14 janvier à Vienne.

Une poignée de manifestants, devant le siège de l'organisation, évoquait les journalistes emprisonnés au Kazakhstan. Dans le quotidien autrichien Der Standard, l'opposant Yerzhan Dosmoukhamedov, qui vit en exil depuis 2007, se dit "trahi par les Etats-Unis et l'Europe", plus sensibles selon lui aux pétrodollars qu'aux principes de l'Acte d'Helsinki, fondateur de l'OSCE. Son parti, Atameken, n'est pas pleinement autorisé, parce qu'il refuse de jurer sur le Coran allégeance à M. Nazarbaïev.

Nombre de capitales occidentales veulent croire que le Kazakhstan, en sa qualité d'ancienne république de l'Union soviétique, peut donner une légitimité nouvelle à l'OSCE, tout en aidant à sécuriser les livraisons de pétrole et de gaz d'Asie centrale vers l'Europe.

Cette organisation, construite sur des engagements politiques et non sur des traités, reste la seule à offrir un forum commun à tout l'hémisphère Nord, "de Vancouver à Vladivostok". Mais elle est paralysée par la résurgence des "blocs" et la méfiance de Moscou, qui propose depuis peu sa propre architecture sécuritaire, davantage inspirée des doctrines du XIXe siècle que des exigences d'un monde multipolaire.

Vivier du terrorisme

Lors d'un entretien, mercredi 13 janvier à Vienne, avec des médias étrangers dont Le Monde, le chef de la diplomatie kazakhe a exprimé sa "gratitude" envers la France pour avoir soutenu la candidature du Kazakhstan. Et pour avoir appuyé, malgré le manque d'enthousiasme des Etats-Unis, sa proposition d'accueillir un sommet de l'OSCE, qui serait le premier depuis onze ans. "C'est l'une de nos priorités", insiste M. Saoudabaïev.

La démocratie au Kazakhstan en bénéficiera-t-elle ? "C'est un but que nous poursuivons depuis dix-huit ans", assure le ministre. Les autorités du Kazakhstan, nation multiethnique, s'érigent en apôtres de la tolérance. Elles prévoient d'ailleurs d'organiser une conférence sur ce thème en juin, à Astana, la jeune capitale.

Le ministre s'inquiète aussi de la persistance du conflit en Afghanistan, "un vivier du terrorisme international" que ni l'URSS, ni les Occidentaux n'ont réussi à stabiliser. Si l'OSCE devait y contribuer, on pourrait envisager de transporter aussi à travers l'Afghanistan le pétrole et le gaz dont le Kazakhstan possède d'importantes réserves. "Nous souhaitons diversifier le plus possible les voies de transport comme les débouchés", souligne M. Saoudabaïev.

"Le principe de base, c'est la faisabilité technique", dit-il, en rappelant que son pays, qui a multiplié les oléoducs (vers la Russie, la Chine et le Turkménistan), n'exclut pas de se raccorder au gazoduc Nabucco chargé d'approvisionner l'Europe centrale via la Turquie.

L'accord douanier qui va entrer en vigueur, le 1er juillet, avec la Russie et la Biélorussie, n'empêche pas non plus le Kazakhstan d'être candidat à l'Organisation mondiale du commerce, ni de vouloir se rapprocher encore de l'Europe occidentale "où nous sommes désormais mieux compris, grâce à cette présidence", affirme le diplomate.

Joëlle Stolz sur http://www.lemonde.fr/

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