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mardi 12 avril 2011

L'étrange nomination d'un Kazakh à la tête de l'ONU à Genève

C'est une nomination controversée et qui sent le soufre. Il y a deux semaines, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, désignait Kassym-Jomart Tokayev directeur général des Nations Unies à Genève. Contre toute attente, l'actuel président du Sénat du Kazakh l'a emporté sur les favoris, l'Allemande Angela Kane, 62 ans, secrétaire générale adjointe en charge du management à l'ONU à New York, et l'Italien Carlo Trezza, 64 ans, ancien ambassadeur à la Conférence du désarmement à Genève.

"Le nom de cet ancien Premier ministre est sorti d'un chapeau. On ignorait même qu'il était candidat. Choisir un proche du dictateur kazakh, ce n'est pas un bon signe en direction des ONG des droits de l'homme", commente-t-on du côté de l'ambassade de France. D'autant que Kassym-Jomart Tokayev, 57 ans, ne maîtriserait pas la langue de Molière. Or, les deux parlers utilisés au Palais des Nations à Genève sont le français et l'anglais.

Un ancien Premier ministre

Kassym-Jomart Tokayev, qui succède à un Russe, a fait ses études à Moscou et à Pékin. Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan de 1994 à 1999, il devient ensuite Premier ministre de 1999 à 2002. Il préside actuellement le Sénat. Un Sénat qui n'avait pas vu d'objection à ce que le président Noursoultan Nazarbayev puisse prolonger son mandat jusqu'en 2020 sans convoquer de nouvelles élections. La Cour constitutionnelle ayant émis un avis défavorable, des élections auront bien lieu le 3 avril. Mais Nazarbayev - qui, contrairement à ses trois adversaires, a eu accès à un financement étatique pour sa campagne - devrait être largement réélu pour un sixième mandat consécutif.

"Je connais Kassym-Jomart Tokayev. Comme le reste de la classe politique du Kazakhstan, il s'est beaucoup enrichi. Son fils Timur est déjà installé à Genève, avec appartement et voiture de fonction", affirme la journaliste kazakhe Lira Baiseitiova. Pour avoir dénoncé la corruption dans son pays, elle a été sauvagement agressée, perdant un oeil et sa fille unique, enlevée et tuée. Elle est aujourd'hui réfugiée politique en Suisse.

Les motivations de Ban Ki-moon

Le régime kazakh embarrasse Berne. Le ministère public de la Confédération a ouvert récemment une enquête pénale à l'encontre de Timur Kulibayev, le gendre du président Noursoultan Nazarbayev, soupçonné d'avoir blanchi 600 millions de dollars sur des comptes ouverts en Suisse à l'UBS et au Credit Suisse. Alors pourquoi ce choix de la part du secrétaire général de l'ONU ? D'autant que Genève accueille la plupart des grandes agences comme l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Certains y voient un "coup" : "Ban Ki-moon, candidat à un second mandat, savait qu'il s'attirerait les bonnes grâces de la Chine et de la Russie en plaçant le Kazakhstan au coeur de la machinerie diplomatique onusienne. Le choix du Kazakh est à l'évidence un choix stratégique", avance ainsi le correspondant de La Tribune de Genève à l'ONU. 

Par Ian Hamel le 2 avril 2011 sur www.lepoint.fr

 

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