MOSCOU, 15 juin - RIA Novosti. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a boycotté le sommet de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) à Moscou, lit-on lundi dans le quotidien Kommersant.
Le Kremlin n'a aucune envie de rechercher un compromis avec les autorités biélorusses et se prépare à un bras de fer.
Le motif de la réunion hier au Kremlin des présidents des pays membres de l'OTSC (Arménie, Biélorussie, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) était la signature d'un accord sur la Force collective de déploiement rapide. Les leaders des sept pays étaient tombés d'accord sur la création de ces troupes au cours d'une rencontre le 4 février à Moscou, alors que le secrétariat de l'OTSC était parvenu en cinq mois à un véritable tour de force: concerter les principes de formation, de fonctionnement et d'utilisation de la FCDR avec tous les pays du bloc.
Le sommet historique des sept leaders de l'OTSC visait à prouver non seulement leur capacité à adopter des décisions, mais aussi à les mettre en oeuvre d'une manière rapide. La signature triomphale de l'accord tant vanté sur la FCDR a toutefois été remise en question à cause du conflit entre Moscou et Minsk, dont l'apogée a été la "guerre laitière" déclenchée il y a une semaine. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a décidé de boycotter le sommet de l'OTSC en riposte à la décision de Rospotrebnadzor (Service fédéral de protection des consommateurs) visant à interdire les livraisons des produits laitiers biélorusses en Russie.
La démarche de Loukachenko a montré que l'OTSC, considérée par la Russie comme l'instrument principal de maintien de la sécurité d'une vaste région s'étendant de la Biélorussie à l'Asie centrale, restait vulnérable. Le Kremlin refuse donc de pardonner à Minsk d'avoir exposé en public cette faiblesse. "Nous ne sommes pas vraiment affligés par la conduite de la Biélorussie. Quelqu'un est visiblement las du poste de président de ce pays", a indiqué à Kommersant un haut responsable de l'administration de Dmitri Medvedev.
Minsk a de son côté lancé les préparatifs d'un affrontement avec la Russie. Le chef du service de presse du comité douanier biélorusse Alexandre Tichtchenko a annoncé hier qu'Alexandre Loukachenko avait ordonné à ce service de se préparer à "l'introduction éventuelle d'éléments de contrôle douanier et frontalier avec la Russie" (actuellement, aucun contrôle n'est réalisé à la frontière entre les deux pays, ndlr).
Une source proche des autorités russes a commenté: "Il est inutile de faire pression sur nous. Nous sommes convaincus d'être dans notre bon droit et irons jusqu'au bout".
Nota : Le Kazakhstan fait partie de l'OTSC
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