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mercredi 1 décembre 2010

Le Kazakhstan veut tirer profit du sommet de l'OSCE

Alors que s'ouvre ce mercredi 1er décembre le sommet de l'OSCE, l'ex-république soviétique d'Asie centrale attire autant de critiques sur ses entraves aux droits de l'homme que de convoitises pour son pétrole et ses autres richesses naturelles

«Les dirigeants du Kazakh stan, ce sont des durs… et des malins ! » Alors qu'à Astana, la nouvelle et flamboyante capitale de ce géant d'Asie centrale, s'ouvre aujourd'hui le sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l'un de ses hauts diplomates européens ne cache pas son scepticisme.

Rassemblant les 56 États membres de l'OSCE, cette réunion consacrée en particulier à tous « les conflits gelés » est la première de l'organisation depuis onze ans, avec la participation notamment du chef du Kremlin Dmitri Medvedev, du premier ministre français François Fillon, de la chancelière allemande Angela Merkel et de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. Une belle vitrine pour le Kazakhstan, premier pays asiatique à présider l'OSCE, qui attire autant de critiques sur ses entraves aux droits de l'homme que de convoitises pour son pétrole et ses autres richesses naturelles.

« Cette présidence a permis d'ouvrir au Kazakhstan un véritable dialogue sur les droits de l'homme. Cela sème des graines, confie à La Croix ce haut diplomate de l'OSCE. Mais la crainte est que, la présidence une fois achevée et le sommet terminé, les belles promesses soient pareillement oubliées… Les dirigeants, ici, sont très forts pour jouer sur les apparences ! »

Maigre bilan démocratique

Une inquiétude largement partagée par les ONG locales qui, dès l'octroi controversé de la présidence de l'OSCE à Astana, avait rappelé le maigre bilan démocratique du président Noursoultan Nazarbaïev. À la tête de cette ex-république soviétique depuis son indépendance en 1991, il a su construire un État stable et développer une forte économie grâce à un sous-sol particulièrement riche en ressources. D'où sa popularité, réelle, parmi les habitants. Comme auprès des investisseurs étrangers, prêts à vanter le « modèle du Kazakhstan » alors que ses voisins en Asie centrale sont rongés par la pauvreté (Tadjikistan), le chaos politique (Kirghizstan) ou le culte de la personnalité (Turkménistan).

« Cette présidence de l'OSCE nous a beaucoup aidés », assure Madina Jarbussynova, l'ambassadrice en charge des droits de l'homme au ministère kazakh des affaires étrangères. « Nous avons lancé un plan d'action : c'est déjà un résultat concret ! » insiste-t-elle, rejetant cependant les critiques sur la nouvelle loi qui, adoptée en pleine présidence de l'OSCE, permet à Noursoultan Nazarbaïev de rester « leader de la nation » même après la fin de son mandat. La Constitution lui permet déjà de renouveler sa présidence indéfiniment. Et le système électoral lui garantit des scores proches de l'unanimité.

« Cette loi est une nouvelle et claire entrave aux principes démocratiques et à l'esprit des textes fondateurs de l'OSCE », conteste Roza Akylbekova, à la tête du Bureau pour les droits de l'homme et l'État de droit. Une ONG au cœur des discussions parallèles du sommet : le cas d'Evgueni Jovtis, son directeur condamné à quatre ans de prison après un accident de la route ayant provoqué la mort d'un piéton et un procès controversé, est devenu une cause célèbre.

« C'est un prisonnier politique. Nous avions espéré sa libération grâce à toutes les pressions internationales depuis un an. Mais Nazarbaïev s'est bien joué de tout le monde ! Nous allons poser la question directement à Hillary Clinton », affirme Roza Akylbekova. Comme d'autres dirigeants d'ONG, elle doit rencontrer la secrétaire d'État américaine en marge du sommet. Avec pour message de rappeler à Noursoultan Nazarbaïev, comparé par certains à un « Napoléon d'Asie centrale », que l'OSCE a aussi pour tâche de veiller au bon développement des valeurs démocratiques.
 
Benjamin Quénelle, à Moscou sur www.la-croix.com le 1er décembre 2010

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