MATYBOULAK (Kazakhstan) - Les présidents de cinq pays ex-soviétiques ont assisté vendredi au Kazakhstan aux premières grandes manoeuvres de la force de réaction rapide récemment créée par l'Organisation du Traité de sécurité collective (ODKB), une alliance surnommée l'"Otan russe".
La Russie compte beaucoup sur cette force, mise sur pied cet été, pour donner de l'épaisseur à l'ODKB, un groupement de pays jusqu'ici plutôt lâche (Russie, Arménie, Bélarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan) miné par des divisions internes. Le président russe Dmitri Medvedev a retrouvé dans la base militaire de Matyboulak (sud) ses homologues du Kazakhstan, d'Arménie, du Tadjikistan et du Kirghizstan. Tous les cinq, vêtus de tenues de camouflage assorties, ont observé les manoeuvres à la jumelle, souriants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les présidents du Bélarus et de l'Ouzbékistan étaient absents, après avoir refusé en juin de signer le document établissant l'existence de la force commune de réaction rapide. Selon Moscou, toutefois, le Bélarus s'est depuis dit prêt à parapher l'accord, tandis que l'Ouzbékistan se réserve la possibilité de signer plus tard. Minsk était d'ailleurs représenté vendredi à Matyboulak par son ministre de la Défense, a indiqué un porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères.
Cette force aura pour mission de lutter contre "les agressions des extrémistes, des terroristes et des trafiquants de drogue", a expliqué le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev devant la presse.
Le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta paru vendredi souligne pour sa part qu'elle se trouve encore à "un stade embryonnaire" et que sa mission est "peu claire". Le secrétaire général de l'ODKB, Nikolaï Bordiouja, a expliqué jeudi qu'elle pourrait intervenir dans des attaques terroristes du type des attentats meurtriers commis en novembre 2008 à Bombay. Les analystes estiment quant à eux qu'elle vise clairement à créer un pendant aux forces militaires de l'Otan et à renforcer l'influence russe dans la région.
Plus de 7.000 hommes et 90 avions, dont 70 Kazakhs, ont participé aux manoeuvres, qui ont duré en tout deux semaines, dans cette base située dans une vallée aride près de la frontière kirghize. Les exercices de vendredi comprenaient deux séquences de bataille, et impliquaient l'artillerie lourde. Dans une autre, des militaires ont intercepté des hommes à cheval, suggérant une opération contre des trafiquants de drogue afghans. Des parachutistes ont délivré des "otages" dans une simulation d'attaque d'usine pétrochimique.
AFP
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